Sophie Courtant, Démarche artistique :
Il s’agit pour moi de montrer le réel tel que je le vois et le perçois.
En mettant l’accent sur un cadrage particulier, un détail, j’espère modifier la clef de lecture que nous en avons pour attirer l’attention sur la vie, présente autour de nous, dans les plus petites choses de la nature que nous ne regardons plus tant nous pensons les connaître.
Le noir et blanc, c’est d’abord la lumière et l’ombre, la quête de l’homme et la mienne en particulier. Il ouvre les portes de la perception en créant un espace de liberté où chacun juxtapose à « l’objet » sa propre coloration émotive intérieure. Il met l’accent sur l’idée que la couleur pourrait distraire.
Le fusain crée une atmosphère diffuse, propice à l’imaginaire, qui correspond bien à l’espace intérieur. C’est mon outil privilégié d’expression par le contact direct et sensible avec le support, qui permet une interaction immédiate entre l’observation du réel, mon intériorité et l’œuvre en train de se faire. Par l’effacement et la superposition de couches successives comme autant de traces ressurgies du mystère, c’est comme si j’effaçais un rideau de fumée, un voile sur la vitre, afin de mieux voir au-delà, les traces résiduelles se superposant alors comme autant d’indices surgis de l’étude du mystère de la vie.
Ces gestes se retrouvent dans la gravure : la recherche de la lumière dans la manière noire, la quête d’un au-delà de la surface dans le creusement de la matrice, l’essuyage de l’encre pour faire surgir l’image créée par plusieurs étapes successives, qui ne se révèle qu’à l’impression finale…La méditation prend alors le relais de l’observation première au cours de ce processus.